Retour d’expérience sur le béton bas carbone au EnerJ-meeting

2 janvier 2023

Dans le cadre des EnerJ-meeting à Lyon, Cécile Mazaud est intervenue en conférence plénière aux côtés de Yannick Pascal de SUD Architectes pour un retour d’expérience sur le chantier Interface à Lyon 8 réalisé à 100% en béton bas carbone (11 000 m3).

Le secteur du bâtiment est l’un des plus concernés par les enjeux du développement durable. Selon l’ADEME, il représente 18 % des émissions nationales, après les transports (31%) et l’agriculture (19%). Plus de 50% du CO2 émis par un bâtiment proviennent de la phase de construction. Partant de ce constat, il est primordial de repenser la conception des nouvelles constructions dans une logique éco-responsable.

Le Groupe Mazaud a la volonté de construire de manière durable en associant matériaux bas carbone et éco-matériaux. Sur le projet Interface, cet engagement, partagé depuis plusieurs années avec Nexity, s’est traduit par la décision de mettre en œuvre 100% de béton bas carbone fabriqué localement en Région Auvergne-Rhône-Alpes.

Interface est le premier projet de cette ampleur au niveau régional à n’utiliser que du béton bas carbone.

Une mise en œuvre inchangée

La mise en œuvre du béton bas carbone par rapport à un béton classique est en tous points semblable. Le choix de ce type de béton n’a donc aucune incidence sur la conception des ouvrages ou sur leur réalisation.

Sur Interface, le béton bas carbone a été utilisé des fondations aux ouvrages des élévations. Aucun rallongement du temps de prise n’a été constaté, même par temps froid.

D’un point de vue esthétique, il a servi aussi bien pour le coulage des voiles que pour la réalisation de façades matricées et même pour certaines façades en béton brut grâce à une formule autoplaçante. La qualité a toujours été au rendez-vous avec un rendu un peu plus clair qu’un béton classique.

Une empreinte carbone réduite

Le béton bas carbone permet de réduire les émissions de CO2 de 30% environ par rapport au béton classique auquel il se substitue (CEM II A). Pour obtenir ce résultat, une partie du clinker, composant le plus pénalisant pour l’empreinte carbone, a été remplacé par un matériau de substitution : le laitier.

A la fin du chantier Interface, ce sont 580 tonnes de CO2 qui ont été économisées soit plus de 420 allers-retours Paris-New-York ou l’équivalent de 13 millions d’e-mails.

En partenariat avec Lafarge Holcim, cet ouvrage a également permis de tester des bétons « très bas carbone » dont l’empreinte carbone est inférieure de 90% à celle d’un béton classique. Cette formule a été utilisée pour la réalisation de quelques voiles béton. Une qualité de parement soignée a été obtenue qui atteste du potentiel de développement de ces matériaux innovants.

Le Groupe Mazaud poursuit son engagement pour des modes constructifs éco-responsables : il réalise actuellement une nouvelle opération de logements pour Nexity en béton bas carbone avec un attique en béton de bois.

« L’utilisation du béton bas carbone permet de réduire rapidement et de façon conséquente les émissions de CO2 mais le Groupe Mazaud travaille également sur d’autres matériaux biosourcés et géo-sourcés afin d’offrir un panel de solutions éco-responsables à nos clients et de leur proposer la mieux adaptée à leur projet. La solution se trouve dans la diversité des produits. Il faut mener de front sobriété, architecture bioclimatique et usage. » Cécile Mazaud

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